LE COLLIER DE SOIE
VI. LE RETOUR D'ALICE
Il était 5h du matin lorsque la clé tourna dans la serrure de l’appartement parisien. Le silence feutré de la nuit fut brisé par le claquement irrégulier des talons d’Alice, qui titubait légèrement en franchissant le seuil. Elle avait dansé jusqu’à l’épuisement, ri avec ses amis, et laissé le champagne couler un peu trop librement dans son sang. Dans le dressing, Nicolas, toujours enfermé depuis des heures, sursauta quand il entendit du bruit dans l’entrée. La chaîne qui verrouillait la porte tinta faiblement quand elle la défit, ouvrant brutalement le panneau coulissant.
Elle s’appuya au chambranle, le toisant d’un regard trouble mais méprisant. Nicolas, voûté au milieu des rangées de chaussures, leva les yeux, le visage marqué par la fatigue et l’effort. Une pile de bottines luisantes témoignait de son labeur, mais il en restait encore une dizaine à nettoyer. « Regarde-toi, » ricana-t-elle, sa voix légèrement pâteuse mais tranchante. « Toujours là, à baver sur mes semelles pendant que je m’éclate. Tu pues l’esclave, tu sais ça ? » Elle éclata d’un rire aigu, vacillant sur ses stilettos noirs, dont les semelles étaient noircies par la crasse des pistes de danse et les éclaboussures collantes de cocktails renversés.
Nicolas ne répondit pas, baissant la tête, mais elle n’en avait pas fini. « Sors de là, » ordonna-t-elle, claquant des doigts. Il rampa hors du dressing. « Salle de bain. Bain de bouche. Tout de suite. Quand tu auras fini, rejoins-moi au salon. J’ai besoin de me poser, et toi, tu vas travailler en direct. » Elle s’affala sur le canapé, jambes écartées, sa robe remontant sur ses cuisses : une décontraction qui était l’oeuvre de l’alcool. Nicolas la rejoignit. Ses pieds, encore prisonniers des escarpins, dégageaient une odeur âcre de transpiration accumulée après des heures de danse.
« À genoux, » dit-elle, tapotant le sol devant elle. Nicolas s’installa, et elle tendit une jambe, lui présentant un pied moite. « Enlève-les, et nettoie. D’abord mes pieds. Entre les orteils, surtout – j’ai transpiré comme une folle. » Il défit les lanières avec précaution, libérant un pied rougi et humide, puis commença à lécher, sa langue glissant sur la plante, entre chaque orteil où la sueur s’était nichée. Alice soupira, un mélange de plaisir et de triomphe, et appuya son autre pied sur son épaule, l’enfonçant dans le canapé. « Plus fort, » exigea-t-elle, ses yeux brillants d’une excitation croissante. « Je veux sentir ta langue partout. » Le goût salé et âpre envahit Nicolas, mais il s’appliqua, méthodique, tandis qu’elle se laissait aller en arrière, un sourire cruel aux lèvres.
Le cérémonial l’enflammait visiblement. Après quelques minutes, elle retira ses pieds et se redressa, le regard pétillant. « Retourne te laver la bouche, » ordonna-t-elle. « Et reviens vite. J’ai autre chose pour toi. » Il fila à la salle de bain, rinçant la sueur et la crasse, puis revint s’agenouiller devant elle. Elle écarta davantage les jambes, remontant sa robe sans pudeur. « Honore-moi, » dit-elle, sa voix basse et impérieuse. « Un long cunnilingus. Fais-moi plaisir. »
Nicolas approcha son visage, mais dès les premiers coups de langue, il perçut un goût étrange, une odeur musquée et étrangère qui n’était pas celle d’Alice seule. Il eut un léger mouvement de recul, un réflexe instinctif, et elle le sentit immédiatement. Un rire sonore éclata dans la pièce. « Oh, tu l’as remarqué, hein ? » s’exclama-t-elle, hilare, saisissant ses cheveux pour le maintenir en place. « Oui, j’ai couché avec un mec ce soir. Un type grand, très charismatique, qui savait danser – et plus encore. J’ai joui, Nicolas, vraiment joui. Et toi, là, tu vas me nettoyer. Ce n’est pas pour ton plaisir, c’est pour le mien. Lèche bien, et pendant que tu y es, écoute-moi te raconter. »
Elle se lança dans un récit détaillé, sa voix oscillant entre moquerie et excitation. « Il m’a plaquée contre un mur dans une ruelle derrière la boîte. Ses mains puissantes, sa bouche… hmm, tu n’imagines même pas. Il était très bien gaulé, comme un putain de taureau. Sentir mon intimité s’étirer sous ses assauts… J’ai crié, tu sais, comme toi tu ne me feras jamais crier. » Nicolas, forcé de continuer, léchait avec application, le goût de l’autre homme mêlé à celui d’Alice lui brûlant la langue, chaque mot d’elle amplifiant son humiliation. « Il m’a prise là, vite, fort, et j’ai adoré ça, » continua-t-elle, les yeux mi-clos, savourant autant le souvenir de l’acte que de le lui imposer. Elle gémissait doucement, un plaisir purement égoïste la traversant. Elle le laissa faire un long moment, ses mains crispées sur les coussins, jusqu’à ce qu’un soupir satisfait lui échappe. « Parfait, » murmura-t-elle. Sa vulve étant assez propre, elle le repoussa d’un coup de talon léger. « Assez. Maintenant, mon cul. »
Elle se tourna légèrement, relevant la robe pour exposer son anus. « En profondeur, » ordonna-t-elle. « Cela me mettra dans de bonnes dispositions pour dormir. » Nicolas obéit, sa langue s’enfonçant avec une précision servile, explorant chaque recoin. « Aux toilettes, » lança-t-elle ensuite, en se levant avec une grâce vacillante. Nicolas la suivit à quatre pattes, la laisse traînant derrière lui, jusqu’à la petite pièce carrelée. Elle s’arrêta devant la cuvette, mais au lieu de s’asseoir, elle le fit s’agenouiller face à elle. « Ouvre la bouche, » dit-elle, reprenant le rituel matinal qu’elle adorait détourner à toute heure. « Pas une goutte à côté, ou je te fouette jusqu’à ce que tu pleures. » Il obéit, et elle se soulagea directement en lui, un jet chaud et abondant qu’il avala avec soin, les lèvres scellées pour ne rien laisser échapper sous la menace de sa punition. Quand elle eut fini, elle tapota sa tête comme on flatte un chien. « Brave garçon. »
Sans un mot de plus, elle se dirigea vers la chambre, laissant tomber sa robe au sol en chemin. « Je vais me coucher, » annonça-t-elle, sa voix déjà alourdie par la fatigue et l’alcool. « Mais toi, tu n’as pas fini. Prends mes escarpins – ceux que je portais ce soir – et nettoie-les. Semelles, intérieur, tout. À la langue, comme dans le contrat. » Elle grimpa dans son lit, tirant les draps sur elle, tandis que Nicolas, encore à genoux dans le salon, ramassait les stilettos crasseux, la langue prête à s’attaquer à la saleté incrustée. La porte de l’appartement était à peine refermée sur sa soirée qu’elle sombra dans le sommeil, laissant Nicolas à sa tâche, esclave d’une nuit qui ne connaissait pas de fin.